Éditorial: Regard sur une symphonie inachevée

La Suite du temps, de Daniel Sernine, constitue l’une des œuvres majeures de la science-fiction québécoise. En trois tomes, l’auteur explore avec brio des thématiques tant existentialistes que sociales. Sa maîtrise littéraire frôle la perfection; j’oserais de plus affirmer qu’il est l’auteur francophone ayant le plus grand talent pour l’invention de néologismes.

Daniel Sernine fait partie de ces auteurs qui aiment relier leurs œuvres au sein d’un seul et même univers.  Même ses romans jeunesse — depuis Opération Argus, son tout premier — possèdent la même trame de fond, celle du cycle d’Érymède.

Ce qu’il faut ici savoir est que la dernière page des Écueils du temps ne constitue pas la fin du cycle d’Érymède. Daniel Sernine a en effet publié plusieurs nouvelles se déroulant après les événements de sa trilogie emblématique. Elles ont été rassemblées en deux recueils, Boulevard des étoiles I et II, publiés en 1991.

On retrouve dans ces textes une Terre dépeuplée où la plupart des survivants se complaisent dans une oisiveté malsaine. Il y a dans ce futur pessimiste de quoi loger une nouvelle série de romans; la lecture des nouvelles existantes rend cette proposition évidente.

Les deux tomes de Boulevard des étoiles ne sont plus disponibles depuis des années. Pour corriger (du moins en partie) cette injustice, la République du Centaure vous offre donc un programme double de Daniel Sernine: Yadjine et la mort ce mois-ci, puis Les amis de Monsieur Soon en février.

Bonne lecture!