La diversité est à l’ordre du jour en science-fiction. Nombreuses sont les voix qui réclament qu’on ouvre le genre à un plus large spectre de créateurs et créatrices. Du coup, on s’attend à ce que le choix des protagonistes respecte également des standards de diversité.
Il s’agit d’une très bonne chose.
Cet appel à la diversité présente cependant – dans les milieux américains du moins – certaines contraintes surprenantes. En effet, le dialogue chez nos voisins du sud limite souvent la diversité à trois aspects: le genre (puisque la science-fiction était traditionnellement une littérature masculine), l’orientation sexuelle et l’origine ethnique.
L’ouverture envers ces trois aspects est évidemment très importante, mais il étonne tout de même que l’on cherche à limiter (consciemment ou non) la notion de diversité. N’est-ce pas un peu contradictoire? En établissant une liste bien précise de ce qui constitue la diversité, on se prive de beaucoup… de diversité.
La langue étant un élément fondamental de la littérature, on remarque à tout le moins que la diversité linguistique ne fasse pas partie de cette courte liste. Je ne crois pas que cela soit dû à de la mauvaise foi – la science-fiction qui s’écrit dans des langues autres que l’anglais tombent dans l’angle mort de bien des commentateurs.
Quoi qu’il en soit, c’est en vous proposant des textes francophones et québécois que la République du Centaure apporte sa contribution à l’édifice de la diversité. Ce qui n’exclut nullement que nous serons sensibles aux autres aspects de la diversité dans la littérature de genre.
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Ce mois-ci nous vous proposons « Ce qui reste de l’ange », de Geneviève Blouin. Cette nouvelle a été publiée initialement en 2011 dans le numéro 178 de la revue Solaris. Vous pouvez suivre Geneviève sur son blog, La plume et le poing.